
2O/02/2023
Nous nous retrouvons à nouveau pour ce deuxième édito après plusieurs semaines mouvementées en France et dans le Gers. La grève du 19 janvier dont nous parlions dans un article dédié s'est suivie de quatre autres journées d'action dans le pays mais aussi dans le département. La mobilisation n'a pas faibli : les cortèges auscitains ont continué à voir défiler entre 4000 et 6000 personnes dans les rues d'Auch. Toutes les classes d'âge étaient représentées : lycéens, étudiants, actifs et retraités. Les Jeunes Socialistes ont eux aussi été présents à chacune de ces mobilisations. Nous avons pu tracter en toute sérénité aux côtés des syndicats, des élus et des autres formations membres de la Nupes, donnant lieu à des échanges souvent enrichissants et toujours courtois débouchant, dans de nombreux cas, sur de nouvelles adhésions. Chacun attend désormais la rentrée qui va marquer le début d'une vaste grève reconductible organisée par l'intersyndicale. Le MJS se tiendra aux côtés des grévistes comme il l'a toujours fait : le 7 mars, on lâche rien. Par ailleurs, l'ensemble du collectif des Jeunes Socialistes gersois critique unanimement la stratégie d'obstruction parlementaire choisie par les députés de la France Insoumise et imposée à demi-mot par Jean-Luc Mélenchon, pourtant en retrait de la vie politique et des organes internes du mouvement. En plus de décrédibiliser la gauche, de tels procédés ont empêché l'examen d'articles de première importance, notamment l'article 7 qui pose l'âge légal de la retraite à 64 ans. Au vu des dissensions internes à LR mais aussi de la pression exercée par les grèves, cet article aurait pu être rejeté par la représentation nationale. Nous déplorons qu'il n'ait pu l'être.
"Le 7 mars, on lâche rien"



Mais ce n'est pas tout ! Le mois de février a également été l'occasion du vote autour de la niche parlementaire du groupe Socialistes et apparentés. Si nous nous réjouissons que la plupart des textes présentés aient été adoptés contre l'avis du gouvernement et de sa relative majorité, nous ne pouvons qu'exprimer notre déception devant le rejet de la proposition portée par notre camarade Fatiha Keloua-Hachi à l'Assemblée Nationale. Elle voulait instaurer un repas à 1€ pour tous les étudiants inscrits au Crous au vu de la situation alarmante des étudiants précaires. Ce rejet provoque au MJS 32 une déception d'autant plus forte qu'en nous renseignant nous avons pu découvrir qu'aucun des deux députés du Gers n'avait voté cette PPL. En réaction, le MJS a fait paraître un communiqué dans la presse, sur ses réseaux sociaux mais aussi sur ce site pour dénoncer un manquement grave.
Toutefois, nous restons lucides : M. Jean-René CAZENEUVE (RE/ex LREM) a voté contre ce projet par conviction profonde que l'Etat doit d'abord être l'argentier des puissances financières plutôt que le secours du peuple et de sa jeunesse. Ce positionnement s'inscrit dans la logique ultra-libérale qu'il défend depuis son élection en 2017 et que son équipe nous a développé en réponse à notre communiqué : le repas à 1€ étant universel, il ne serait pas une mesure de justice sociale. L'absurdité de cette justification est manifeste : 56% des étudiants ont faim dans notre pays, tous ne sont pas boursiers mais tous sont précaires. Face à l'universalité de la précarité étudiante, il faut une universalité des aides. Nous ne nous attendions à rien de sa part, il a malgré tout réussi à nous décevoir.
M. David TAUPIAC, quant à lui, n'a pas voté contre ce projet mais s'est abstenu car il était en commission. Après avoir pu en discuter longuement avec lui, il nous a redit son soutien à une telle idée et a proposé de nous rencontrer pour en discuter plus en détail, nous attendons sa confirmation. Néanmoins, nous regrettons son absence aussi fortuite que malencontreuse : il ne manquait que deux voix pour faire basculer la décision de l'Assemblée Nationale, la sienne a fait défaut.
"Face à l'universalité de la précarité étudiante, il faut une universalité des aides"
Enfin, nous ne pouvions pas conclure cet édito sans un mot sur le Congrès de Marseille. Représenté dans tous les débats fédéraux à Condom, Auch, Caupenne d'Armagnac et Samatan, le MJS 32 s'est fait connaître des militants. En dépit d'échanges musclés, parfois âpres, nous avons pu contribuer à ce grand exercice démocratique qu'est le congrès socialiste, où la camaraderie succède toujours à la controverse.
Et nous insistons sur ces deux points : la démocratie et la camaraderie. Il ne peut y avoir de congrès socialiste utile quand on agite le spectre de la conspiration, de la manipulation des résultats, de la scission. La contestation systématique à laquelle se sont livrés certaines figures importantes du parti mais aussi leur candidat, Nicolas Mayer-Rossignol, ne doit plus jamais se reproduire. L'image du parti en a souffert, le travail des militants s'en trouve entravé.
C'est cependant sur une note d'espoir que s'est conclu que le Congrès de Marseille : Olivier Faure obtient la majorité au Conseil National, il est l'unique Premier Secrétaire National du Parti Socialiste. De plus, l'ensemble des minorités ont pu trouver leur représentation : Nicolas Mayer-Rossignol est Secrétaire délégué, Hélène Geoffroy obtient la présidence du Conseil National. En définitive, tout est bien qui finit bien.
"La camaraderie succède toujours à la controverse"




A présent nous nous tournons vers l'avenir. Le tout premier Congrès du MJS depuis le retour de l'autonomie se tiendra dans les mois prochains. A titre personnel, je rappelle à l'ensemble de nos militants membres de la fédération gersoise du MJS que mon attachement à notre démocratie interne sera sans faille : toutes les sensibilités sont les bienvenues au sein de notre collectif. J'espère le calme et la courtoisie à l'occasion de ce grand rendez-vous : montrons aux plus âgés que la jeunesse, elle, sait garantir un scrutin apaisé, loin des égarements outranciers de quelques uns.
A bientôt !
Corto Centène-Bolognini
Animateur Fédéral
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Commentaires
Cet édito est très justement écrit
Il résume parfaitement la première période de l'année
Parfois, les vérités faut savoir les dire simplement et habilement
Le regard de la jeunesse est à mon sens primordial dans la (re)construction de l'engagement politique
Merci pour ce bel article
Merci pour ton retour Sameh !
Bravo et merci les jeunes. Texte concis qui résume bien la situation du PS au National comme au département. Juste une remarque: je trouve pertinente l’action LFI qui a joué tactique. Mais bon c’est leur problème, ne gâchons pas la NUPES qui porte l’espoir de beaucoup à gauche.
Merci pour ton retour Marie-Hélène ! L'importance, comme tu l'as dit, est de maintenir cet union de la gauche face au grand danger de l'extrême droite en France. Chaque groupe parlementaire peut posséder des prises de position différentes, l'importance est que ces positions contribuent au bien être des français. Au plaisir d'en discuter!
rien à ajouter à ce commentaire complet, précis et plein de sagesse. Belle leçon de civisme adressée à nos élus qui se comportent comme des gamins mal élevés, Imbus de leur personne et incapables- entre autre- de se remettre en cause. Bon courage aux jeunes de la part du vieux !!